L’éducation
positive ou parentalité bienveillante et une approche de la relation
adulte-enfant basée sur l’écoute, l’empathie et une communication sur un pied
d’égalité. Elle entend s’éloigner des carcans traditionnels prônant l’autorité
naturelle des parents et certaines attitudes frôlant parfois la domination. Ce
mode de pensée séduit de plus en plus de parents, soucieux d’éduquer leurs
enfants en mettant l’accent sur leur bien-être sans toutefois faire preuve de
laxisme ni encourager un comportement d’enfant-roi. Si à l’instar de toute
méthode éducative, la parentalité bienveillante a droit à son lot de
détracteurs, selon les pédopsychologues, elle aurait un bon nombre
d’effets positifs sur le développement émotionnel des enfants.
Ce que l’éducation positive a à
apporter
Ne dit-on pas que
les enfants sont de véritables éponges émotionnelles ? Le cerveau des plus
jeunes est très malléable, leur esprit est facilement influençable et s’inspire
de leur environnement, des comportements observés et plus généralement de la
qualité des interactions sociales auxquelles ils sont confrontés. De cette
manière, un enfant qui a droit à un lot quotidien de réprimandes ou
d’humiliations verbales sera non seulement plus enclin à imiter ce type
d’attitude, mais en sera aussi plus profondément affecté que ne le serait qu’un
adulte.
Il est aussi
nécessaire de garder à l’esprit qu’avant un certain âge, du fait d’un lobe
préfrontal peu développé, il est très difficile pour les enfants de maîtriser
leurs émotions. Il s’agit d’une faculté qui se forge avec le temps. Des cris,
des pleurs, de la colère ne sont donc pas systématiquement un moyen d’attirer
l’attention ou d’exprimer un mécontentement. Il peut s’agir d’un trop-plein
d’émotion qu’il serait injuste de réprimer. La parentalité bienveillante veut
justement en finir avec ce genre de comportement en construisant un milieu plus
sain et propice à un épanouissement personnel.
Les effets d’une éducation positive
Privilégier une
attitude raisonnée avec un enfant et en éviter l’expression d’émotions
négatives, permet de pallier la production de cortisol – l’hormone du stress –
qui n’est pas sans conséquence sur le plan neurologique. En effet, trop de
cortisol nuirait au développement du lobe préfrontal, mais aussi à celui de
l’hippocampe qui influe sur la mémoire et les différents apprentissages. Un
comportement bienveillant, lui, favoriserait la production d’ocytocine, de
dopamine, d’endorphine et de sérotonine, des hormones responsables de
l’attachement, du bien-être et même du bonheur. Les enfants évoluant dans un
environnement positif seraient de ce fait plus ouverts à l’extérieur, plus
curieux, plus empathiques – même si la seule attitude des parents est
insuffisante pour atteindre une totale plénitude – et feraient même des adultes
plus heureux, moins anxieux, moins sujets aux tendances dépressives et bien
plus stables mentalement.
Avant d’adhérer aux
principes de la parentalité bienveillante, il est nécessaire de construire une
réflexion autour du rôle de parent et plus généralement du statut d’être
humain. Admettre ses torts devant un enfant n’est pas une marque de faiblesse
tout comme s’excuser pour un comportement déplacé. Chercher à tout prix à avoir
raison ou mettre sur la table un argument d’autorité est contre-productif.
L’âge ou l’expérience ne légitiment ni de contrôler ni de se montrer trop
insistant dans le développement cognitif et émotionnel de l’enfant en imposant
des activités ou des jeux. Ce sont toutes ces valeurs qu’il faut acquérir pour
instaurer un contexte de vie plus favorable.
L’adulte se place
plutôt en guide, et doit laisser tout un chacun faire ses propres
constatations, et cela passe aussi par l’erreur. À quoi bon faire une leçon de
morale ou punir un enfant qui casse ou renverse quelque chose, souvent par
inadvertance, ou qui perd un objet à cause d’un bref manque d’attention ? Dans
ce genre de situations, il vaut mieux rassurer l’enfant et éviter de lui
inculquer des croyances limitantes à cause desquelles il pourrait se forger une
image erronée de lui-même. L’aider à chercher des solutions plutôt que mettre
l’accent sur le problème est déjà une bonne piste.
Cependant, il faut
aussi savoir se montrer ferme lorsque les choses dérapent, d’où l’importance de
fixer des limites. Mais ces limites ne doivent ni être arbitraires ni réprimer
un comportement, elles doivent être justes et l’enfant doit en saisir les
motivations.
De l’importance de la communication non violente
Prêter attention au poids des mots est aussi une clé de l’éducation positive. Il existe un millier de manières différentes d’aborder un sujet ou de transmettre un message, mais toutes n’ont ni la même efficacité ni le même impact. À la place d’abuser de l’impératif et de communiquer uniquement avec des ordres, n’est-il pas plus judicieux de suggérer à un enfant une action en lui expliquant pourquoi celle-ci serait bénéfique pour lui ? Si bannir le « non » n’est pas une initiative pertinente, peut-être mieux vaut-il utiliser les négations avec parcimonie ? Essuyer un refus est toujours source de frustration surtout lorsque les raisons n’en sont pas limpides… Sans oublier l’abus du « tu » accusateur qui outre nuire à la portée des paroles peut stigmatiser l’enfant et engendrer du stress. Certes, adapter son vocabulaire ainsi que la tournure de ses phrases peut demander un certain effort, mais il est important que l'enfant évolue dans un climat serein et qui le pousse lui-même à s’exprimer librement
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