Premier enfant : comment préparer son arrivée ?

 L’arrivée d’un premier enfant au sein d’un couple et d’un foyer est toujours un événement hors norme et ne doit pas être pris à la légère. Il y a, bien sûr, tout ce qui tourne autour de l’aspect matériel des choses, mais ce n’est pas tout, car avoir un premier bébé c’est aussi un changement de paradigme en termes de philosophie de vie, et cela chamboule pas mal de choses auxquelles, de prime abord, on ne pense pas nécessairement. Au cours de cet article, nous allons nous pencher sur les principaux sujets à envisager en amont, ainsi que sur l’aspect plus psychologique des choses, car en dépit du bonheur en babillage que le bébé représente, tout n’est pas forcément toujours simple, ni gravé dans le marbre pour les futurs parents.

 ...par Romain Pillard


I/ De l’aspect psychologique des choses…

 

         Avant d’en arriver au jour béni de l’accouchement, envisager la période de grossesse et tout ce qui va en découler est important au sein du couple, si bien que l’on a souvent besoin de conseils pour la future famille. Outre les sempiternelles questions pour se positionner vis-à-vis de ses réelles motivations telles que : Souhaitez-vous vraiment devenir parent au fond de vous-même ? Êtes-vous prêts à effectuer les sacrifices qui vont de pair ? Êtes-vous en position de vous tenir pour responsable d’un enfant ? Vous sentez-vous mûr et suffisamment solide dans votre vie de couple et professionnelle pour l’envisager ?… Il est primordial de discuter du plan de vie que vous souhaitez tracer avec votre partenaire, puisque c’est d’une famille en commun dont il s’agit pour le coup. Fonder un foyer ce n’est pas seulement vivre ensemble sous le même toit, à deux… Il faut que l’envie d’enfant soit partagée au plus profond de chacun d’entre-vous et il s’agit également d’aborder des sujets de fond qui se poseront très tôt, telles que la manière d’aborder l’éducation, les valeurs communes que vous souhaitez passer en témoin à votre descendance, etc. N’hésitez pas à confronter vos points de vue, si vous êtes issus de milieux différents, si vous n’avez pas la même religion ou que sais-je encore, car ce sont des sujets qui reviendront sur la table tôt ou tard et le mieux et de les avoir déjà évoqué au préalable.

 

Par ailleurs, tâchez aussi de vous projeter un tant soit peu sur ce qui va changer de manière plus ou moins drastique en ce qui concerne votre vie sociale à chacun. Il va de soi qu’une fois l’enfant arrivé, et même avant ne nous mentons pas, vous allez sans aucun doute devoir revoir votre rythme de sorties, et pas seulement le soir. La fatigue occasionnée par des nuits parfois trop courtes, les obligations et les devoirs vis-à-vie du nouveau né et tout ce genre de choses vont nécessairement impacter la fréquence des visites chez les amis (qui eux-même auront, ou non un ou des enfants…), votre propension à voyager dès lors que se présentera le week-end ou au cours des semaines de vacances bien méritées. C’est tout une vie que vous allez devoir revisiter et remettre au goût du jour en tenant compte de facteurs qui vous avaient été étrangers jusque là, mais qui désormais seront absolument incontournables et incompressibles.

 

Préparez-vous également à voir votre vie de couple évoluer. Si la venue d’un enfant peut effectivement renforcer les liens qui vous unissent et enrichir et cimenter votre relation, il n’en demeure pas moins que vous aurez, par la force des choses, sans doute moins de temps à partager à deux. Il faut se préparer à devoir diviser son temps non plus seulement en 2, mais en 3, car le bébé aura grand besoin de votre présence et tout ce temps là ne pourra pas être dévolu à votre partenaire. Le mieux est donc de bien poser les choses pour anticiper cela et ne pas se retrouver « surpris », car la priorité, cela va de soi, devra être donnée de manière quasi systématique, au nouveau né, dont les besoins sont tout simplement prioritaires. Il va donc falloir s’efforcer de se ménager du temps pour garder encore quelques petits moments intimes ou romantiques à deux, car cela continuera de figurer une sorte de ciment pour le couple, et donc pour le cadre de vie de l’enfant, et c’est primordial.


Souvent, on conseille aux personnes qui désirent avoir un enfant, de se faire ce que l’on appelle une « To Do List » (une liste de choses à faire…), et de ne pas se priver pour entamer le processus plein d’énergie et sans la moindre frustration. Cela peut consister en tout un tas de choses différentes, des séances de massages ou du shopping à satiété et de tout ce qui peut entre dans le cadre du « Je prends soin de moi », cela peut tenir en une période de sorties nocturnes intenses pour profiter au maximum de la fête et de ses amis avant de devoir s’en retrouver plus ou moins privé, cela peut aussi concerner votre vie professionnelle (et d’éventuelles promotions par exemple...) ou vos envies de boucler les études que vous souhaitiez mener à bout, et cela peut aussi consister en voyages exotiques ou romantiques que vous vous étiez promis et que vous n’aurez plus le temps de réaliser, ou en tout cas, plus seulement à 2 ou seul(e).

 

Pour finir, nous ne saurions trop vous conseiller de vous pencher sur l’entretien prénatal précoce (que vous pouvez réaliser seule ou en couple…) qui est complètement pris en charge par l’assurance maladie. Accompagnée de la sage femme ou de votre médecin traitant, vous pourrez échanger un long moment afin de soulever les questions que vous vous posez, les doutes qui vous taraudent, vous pourrez également profiter de ce moment pour évoquer vos attentes ainsi que vos appréhensions. Un peu plus tard au cours de la grossesse, sachez que vous avez droit, encore une fois avec une prise en charge à 100 % par l’assurance maladie, à pas moins de 8 séances de préparation à l’accouchement. Le futur père peut lui aussi y assister, et elles vous serviront à tout savoir sur le déroulement de la grossesse, sur l’accouchement et ce qui vient après, vous apprendrez diverses techniques en prévision des contractions, pour vous relaxer et pour mieux respirer, et enfin vous évoquerez aussi le retour à la maison ainsi que les soins que vous devrez prodiguer au nouveau né.

Encore une fois, on conseille généralement de ne pas se priver de ces 8 séances, qui peuvent être collectives, permettant alors d’échanger avec d’autres futures mamans.Ces séances ont un effet très bénéfiques, car elles permettent notamment de se tranquilliser par rapport à pas mal de petits doutes et autres questions qui se posent et qui tournent sempiternellement dans la tête.

 

 

2/ De l’aspect matériel et financier des choses…

 

Après avoir abordé tout ce qui touche à l’aspect plus ou moins psychologique de l’arrivée de votre premier enfant, à présent prenons le temps de voir les choses sous un prisme un peu plus concret.

Voici un peu pêle-mêle tout un fatras de questions qui vont se poser à mesure que l’heureux événement va se rapprocher...et qui ne sont sans doute pas exhaustives par ailleurs  : Êtes-vous isolés par rapport à votre famille et/ou vos proches et amis ? Avez-vous suffisamment de place chez vous, avec un emplacement pour la future chambre de bébé par exemple ? Êtes-vous situé dans un endroit qui se trouve à proximité de l’école, d’un parc, d’aires de jeux, ou simplement sécurisé pour votre enfant ? Possédez-vous tout le nécessaire pour accueillir le nouveau-né comme il se doit (que ce soient les meubles de rangement, le lit, ou bien le matériel approprié…) ? Avez-vous les reins suffisamment solides pour subvenir aux besoins qui vont être revus à la hausse ?

 

Il ne faut pas se leurrer un enfant coûte cher, et cela est d’autant plus vrai s’agissant de votre premier enfant, pour lequel aucune aide sociale ne sera débloquée, ou si peu, et à qui il faudra souvent tout acheter puisqu’il n’a ni grand frère, ni grande sœur qui est passé par là avant lui. Avant même l’arrivée du bébé, il va vous falloir acheter tout un tas d’équipement (une chaise haute, de la vaisselle et des couverts adaptés, le landau, le siège auto, le berceau, le lit à barreau, etc.) afin que tout soit fin prêt tout de suite. Le mieux est de commencer à se renseigner avant la grossesse ou pendant, afin de vous faire une idée du budget que cela représente. Un petit conseil, n ‘hésitez pas à « enquêter » dans votre entourage pour vous faire une idée, mais surtout pour faire de la « récup’ », c’est parfois quelque chose que l’on néglige et qui, soyez-en sûrs, vous permettra de faire de sacrées économies au final (ne serait-ce que pour les vêtements et certains équipements qui ne servent plus, pour commencer…). Dans cet ordre d’idée, nous ne saurions trop vous conseiller de fureter sur Internet où vous pourrez sans aucun doute dégoter de bonnes petites affaires auprès de parents qui se délestent de tout un tas de choses pour pas cher : les vide-greniers, les petites annonces, les boutiques de seconde main… Vous vous apercevrez très vite à quel point les enfants grandissent à une vitesse effrénée, alors faites des économies sur ce qui peut être acheté d’occasion…


L’arsenal qui doit être fonctionnel à l’arrivée de bébé est relativement fourni, de la gigoteuse au lit à barreaux, du baby phone au stock de couches, de la commode ou de l’armoire de rangement à la petite baignoire, du nécessaire à langer aux linges de toilette, des biberons aux bavoirs, du lait infantile (trop souvent hors de prix…) à la chaise haute, du thermomètre aux ciseaux à ongles, du savon au pH neutre à la cape de bain, du sérum physiologique aux compresses stériles, vous n’imaginez pas tout ce dont un nouveau né peut avoir besoin dès ses premières semaines !

 

Afin d’anticiper un tant soit peu ces surcoûts par rapport à votre vie d’avant, très souvent les futurs parents mettent un coup de collier dans les mois qui précèdent la réalisation du projet d’avoir un enfant. Cela passe par des heures supplémentaires ici ou là, par la recherche d’un 2nd travail pour mettre un peu de beurre dans les épinards et à défaut de revenus supplémentaires, cela peut simplement passer par la réalisation de quelques économies en instaurant une petite discipline vis-à-vis du budget habituellement alloué aux loisirs, ou ce genre de choses… Le but est simplement de prévoir un petit matelas afin de se sentir en position plus confortable avant que vous ne soyez plongé dans le pouponnage, car il sera alors trop tard pour envisager pouvoir trouver du temps libre facilement… En outre, lorsque l’enfant sera là, de très nombreux parents font le choix de s’amputer d’une partie de leur salaire afin de dégager plus de temps pour pouvoir s’occuper du nouveau-né. Certains font carrément le choix de ne plus être payé en prolongeant le congé de maternité par exemple...le mieux est donc de l’anticiper un tant soit peu.

 

Pour finir, même si pour certains cela va sembler un peu loin et qu’ils penseront qu’il sera bien temps de se pencher sur cette problématique une fois l’enfant né, n’oubliez pas de penser en amont à la garde de votre enfant, surtout pour le cas où vous ne souhaitiez pas prolonger votre congé de maternité et si vous souhaitez reprendre le travail au plus tôt une fois la grossesse et l’accouchement passés.

Avant même de penser à l’école, car à priori votre enfant ne sera scolarisé que lorsqu’il aura 3 ans, et cela vous donne tout de même un peu de temps pour voir venir, il se peut que vous souhaitiez placer votre enfant dans une crèche au plus tôt...et cela s’anticipe, surtout de nos jours, parce que les places à la crèche sont « chères » et rares… Commencez par vous renseigner vis-à-vis des structures existantes au plus près de chez vous, passez quelques coups de téléphone et n’hésitez pas non plus à glaner des avis de parents ici ou là, ils ont pour certains une expérience en la matière. Sachez, et ce n’est pas anodin, que si la crèche en question est sous licence, cela vous permettra de déduire les frais lorsque vous remplirez vos impôts, et lorsque l’on sait que l’argent est bien souvent le nerf de la guerre…

Les dépenses en lien avec la garde de l’enfant, que ce soit une crèche comme nous venons d’en parler, ou d’une « nounou », comme c’est le cas pour de très nombreux parents et enfants, n’imaginez pas que les sommes sont marginales, car c’est loin d’être le cas, cela représente un budget, alors faites un prévisionnel pour ne pas avoir de mauvaise surprise lorsque la situation, se présentera. Et si vous optez pour une « nounou », nous vous conseillons d’en choisir une qui soit agréée, pour là encore déduire les frais de vos impôts, et surtout, de bien prendre le temps pour la choisir, car le marché déborde d’offres, mais les bonnes « nounous » professionnelles jusqu’au bout du matelas à langer ne courent pas forcément les rues… On parle là de la personne qui passera le plus de temps avec votre enfants après vous, qui êtes les parents, alors ce choix ne doit pas être fait à la légère.

Commentaires